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May 21, 2021

Les séries françaises adoptent les caméras ARRI

Grâce à l'utilisation d'équipements ARRI, notamment ALEXA Mini, AMIRA et SkyPanel, plusieurs producteurs et diffuseurs de télévision français améliorent leurs images cinématographiques.

May 21, 2021

« Paris Police 1900 » (Canal+), « En Thérapie » (Arte), « Ici Tout Commence » (TF1) : ces trois séries françaises récentes ont toutes fait le choix de tourner en ARRI ALEXA Mini ou en ARRI AMIRA. Une manière pour les producteurs et les diffuseurs de proposer aux téléspectateurs une qualité d'image digne du cinéma et de tenir tête aux plateformes américaines qui ont mis la barre très haut en matière d'image.

« PARIS POLICE 1900 » (8x52')

Produit par Tétra Média Fiction, « Paris Police 1900 » (8x52') mêle habilement genre policier, série politique, espionnage et polar dans un Paris Belle Époque tourné essentiellement en décor naturel. « Dès le départ, Fabien Nury, le créateur de la série, voulait un look très cinéma. D'où le choix de tourner en ARRI ALEXA avec des objectifs anamorphiques Cooke », explique Brecht Goyvaerts SBC, directeur de la photographie des quatre premiers épisodes. « Avec le réalisateur Julien Despaux et le chef décorateur Pierre Quefféléan nous avons beaucoup travaillé le style de la série. C'est devenu clair que nous souhaitions une image sombre, à contre-courant de l'image Belle Époque. Mais je tenais à créer beaucoup de subtilité dans les noirs, en jouant notamment sur la brillance des décors, et en utilisant de la fumée et de la poussière pour donner de la matière à l'image. Dans des scènes très très sombres, je mettais un projecteur en contre-jour, un peu de fumée et tout de suite cela faisait vivre la lumière dans les ombres. La production et Canal+ ont tout de suite validé ma démarche, malgré des partis-pris d'image très marqués ».

De fait, le choix de l'ALEXA Mini s'est vite imposé au chef opérateur : « J'ai choisi l'ALEXA Mini, parce que son capteur créé une image douce et naturelle, ajoute Brecht Goyvaerts. Cela me permettait de conserver de la douceur dans une image par ailleurs très contraste. J'y tenais beaucoup. Ensuite, je connais très bien cette caméra. Elle donne une image organique et la combinaison est parfaite avec la série Cooke qui a le flare et le blooming que je cherchais. La latitude de pose de l'ALEXA Mini est aussi très impressionnante. Enfin, nous tournions dans de vrais décors, parfois assez étroits, et la compacité de la Mini nous était précieuse ».

Pour cette série d'époque, l'équipe photo s'est beaucoup appuyée sur les sources d'éclairage naturelles de la fin du XIXe siècle : bougies, lampes à huile, gaz, feux de cheminée. « Côté lumière, nous avons essayé de respecter au maximum l'ambiance de l'époque », confirme Nicolas Petris, directeur de la photographie des quatre derniers épisodes. « Et le fait de travailler en ALEXA Mini était un atout. C'est une caméra qui fonctionne très bien dans les basses lumières. D'ailleurs, la seconde partie de la série est très sombre, avec énormément de nuits. J'ai pas mal réfléchi à comment travailler cela en fonction de l'époque, tout en restant très naturel, sans trop éclairer. Du coup, j'ai vraiment poussé la caméra dans ses retranchements sur cette série. Dans certaines scènes, on ne voyait presque rien à l'œil mais la Mini arrivait à aller chercher des détails dans les parties sombres. Ce que j'aime aussi avec l'ALEXA Mini, c'est qu'elle respecte bien les carnations de peau. Je connais bien la caméra et je m'amuse beaucoup à jouer avec les températures de couleur. Sur « Paris Police 1900 », j'ai même fait des nuits à 5600K. Sur certaines scènes, je changeais souvent la température de couleur de l'ALEXA Mini et des ARRI SkyPanel pour accentuer les ambiances. Cela permet de récupérer des teintes un peu différentes, notamment dans les carnations. Dans la scène des abattoirs, j'ai utilisé une quinzaine de SkyPanel pour éclairer la séquence en jour comme en nuit. Ces projecteurs sont hyper intéressants. On ajuste rapidement la puissance et la température de couleur. Sur cette série, c'est ce genre d'outils qui nous a permis d'atteindre un tel niveau de qualité à l'image tout en travaillant vite ».

« EN THÉRAPIE » (35x26')

Produite par Les films du Poisson, « En Thérapie » (35x26') a connu un succès remarquable depuis son lancement sur Arte en janvier 2021. A ce jour, c'est la plus grosse audience jamais connue pour une série sur la chaîne franco-allemande depuis sa création. Portée par Olivier Nakache et Eric Toledano, « En Thérapie » a été tournée en décor quasi unique dans un appartement situé dans le 16e arrondissement. « C'est une série qui se passe dans un cabinet de psychanalyste, avec beaucoup de dialogues, et je voulais laisser de la place à la mise en scène », explique Quentin de Lamarzelle, directeur de la photo qui a créé l'image de la série et éclairé une quizaine d'épisodes. « Comme nous tournions en décor naturel, exposé plein sud, il a fallu mettre en place sur la façade un échafaudage avec une découverte éclairée en ARRI SkyPanel, de façon à créer une lumière qui fonctionne toute la journée. Tous les projecteurs extérieurs et intérieurs étaient reliés entre eux et pilotés depuis un iPad sur lequel j'avais créé des profils lumière : plein soleil, soir, temps gris journée, etc. Avec Mathieu Vadepied, directeur artistique d' « En Thérapie », et les réalisateurs, nous avons défini six ambiances lumineuses pour la série, qui reflétaient le « mood » des personnages. Nous pouvions passer rapidement d'un profil à l'autre grâce à l'iPad. C'était un gain de temps important sur une série où il fallait boucler un épisode en deux jours ».

Au niveau de la caméra, le choix du DOP s'est porté naturellement vers l'ARRI ALEXA Mini. « C'est une caméra que j'apprécie particulièrement », indique Quentin de Lamarzelle. « J'aime son rendu des peaux, sa précision de couleur remarquable. C'était important dans une série naturaliste comme « En Thérapie » où il fallait suivre au plus près la justesse des personnages. La compacité de l'ALEXA Mini était un atout au vu de l'exigüité des décors. Sa capacité à enregistrer 45mn d'image permettait aussi aux réalisateurs de travailler les plans sur la longueur avec les comédiens. Et puis, Eric et Olivier avaient réalisé « Hors Normes » avec l'ALEXA Mini et ils avaient été bluffés par le résultat. Tout cela a participé au choix de cette caméra ».

Pour garder une cohérence visuelle sur l'ensemble de la série, les deux chefs opérateurs ont travaillé en étroite collaboration. En termes d'organisation, chaque DOP prenait en charge l'ensemble des épisodes mettant en scène un personnage, dirigé par un même réalisateur. « C'est une organisation très intéressante qui permet de travailler sur la durée avec chaque réalisateur et de s'adapter à chaque mise en scène dans un décor et un cahier des charges commun », se rappelle Mélodie Preel, directrice de la photographie sur 23 épisodes de la série. « Nous tournions la plupart du temps avec deux ALEXA Mini dans le même axe : l'une en plan serré, l'autre en plan moyen ; avec des zooms, de façon à varier les valeurs de plan au sein de ces longues prises. Un point important puisqu'on travaillait sur des scènes intimistes de patients face à leur psy. C'était une gymnastique très intéressante. L'ALEXA Mini a amené beaucoup de douceur à l'image dans ces scènes et son côté compact était un vrai atout dans ce décor étroit ».

« ICI TOUT COMMENCE » (120x26')

Diffusée depuis novembre 2020, « Ici Tout Commence » (120x26'), la nouvelle série quotidienne d'access prime time de TF1, est entièrement tournée avec des caméras ARRI : AMIRA et ALEXA Mini. Ce n'est pas une première pour Telfrance (groupe Newen) qui, depuis 2017, produit déjà pour TF1 une autre quotidienne à succès, « Demain nous appartient », dont les 1000 épisodes ont aussi été filmés avec des caméras ARRI. Une manière pour les producteurs de monter en gamme les deux séries en s'appuyant sur de vraies caméras cinéma. Et le résultat se voit à l'écran : entre décors soignés et images léchées, « Demain nous appartient » et « Ici Tout Commence », affichent une « production value » impressionnante.

Tournées à Sète et à Saint-Laurent d'Aigouze, près d'Aigues-mortes, les deux séries mobilisent au total un parc de 13 caméras ARRI, dont 6 AMIRA et 7 ALEXA Mini. Une homogénéité qui a permis à la production de mettre en place une vraie maintenance centralisée, pilotée par Franck Misserey, directeur technique des Studios de Sète, et de négocier avec ARRI un système d'extension de garantie, indispensable pour des caméras très sollicitées. Si « Demain nous appartient » utilise les studios de Sète pour certains intérieurs, « Ici Tout Commence », est filmée entièrement en décor naturel, essentiellement dans le Château de Calvière, proche de la Camargue. Un superbe lieu réaménagé pour accueillir les décors de l'école de haute cuisine qui est au centre de l'intrigue. « Ce site est tellement magique qu'on a décidé de l'exploiter au maximum, même si c'est beaucoup plus compliqué de travailler en environnement naturel sur une série quotidienne », explique Stephan Sanson, directeur de la photographie, qui a créé l'identité visuelle de la série avec Rodoph Séraphine. « La volonté de la production était d'avoir une qualité d'image cinéma et, avec Rodolph, nous n'avons pas hésité à préconiser les caméras ARRI dans la continuité de « Demain nous appartient ». Ce sont celles qui offrent le plus de qualité. Elles donnent cette douceur dont nous avions besoin à l'image. Elles sont aussi d'une solidité à toute épreuve, sachant qu'on les sollicite beaucoup et que l'on travaille régulièrement en environnement humide, près des marais salants. La compacité de l'ALEXA Mini s'est aussi vite imposée pour répondre aux contraintes du bâtiment, avec ses couloirs étroits, ses portes, etc. Au niveau optique, après plusieurs essais, nous avons optés pour la série Cooke Panchro/i Classic qui donne un superbe look vintage et qui matche très bien avec le capteur de l'ALEXA et de l'AMIRA. Cela nous a permis de créer ce look spécifique à la série : une image un peu texturée, avec un contraste assez chaud et une douceur minérale et organique ».

La production, qui bénéficie du label Ecoprod, a installé dans les intérieurs du château des grills équipés tout en LED pour le prélight lumière. Des ARRI SkyPanel sur pied complètent le dispositif au sol. Pour les entrants extérieurs, l'équipe lumière dispose de projecteurs HMI ARRI forte puissance, dont un ARRIMAX 18KW sur nacelle et des ARRI M90, M40 et M18. Objectif : exploiter au maximum les lumières naturelles et les réguler au mieux en fonction des comédiens et de l'intrigue. 

Deux équipes de tournage travaillent chaque jour en parallèle sur la série. Les scènes sont tournées à deux caméras : une ALEXA Mini, souvent installée sur un système stabilisé ou une Dolly, et, sur un autre axe, une AMIRA opérée à l'épaule. Chaque équipe tourne en moyenne 10 à 12 minutes utiles au quotidien. « C'est un rythme de tournage intensif et il fallait du matériel fiable sur lequel s'appuyer », explique Rodolph Séraphine, directeur de la photographie d’ « Ici Tout Commence ». « L'AMIRA et l'ALEXA Mini offrent une telle dynamique à l'image, que même dans les cas un peu limite, on sait quelles vont encaisser les écarts de lumière, tout en conservant un rendu des peaux exceptionnel. Avoir ces caméras-là, c'est vraiment vital. C'est comme un filet de protection pour nous. On sait que l'on peut travailler vite dans la sérénité, tout en créant une image de grande qualité qui met en valeur les comédiens ».

Opening image: ©Fabien Malot/ITC Prod/TF1/2021