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Nicolas Gaurin s’illustre dans la comédie avec ARRI

Le directeur de la photographie Nicolas Gaurin AFC a choisi l’ALEXA Mini LF et les optiques ARRI Signature Prime pour la comédie jeunesse « Les Vengeances de Maître Poutifard ».

Apr. 30, 2024

Le directeur de la photographie Nicolas Gaurin AFC s’est illustré par un beau parcours dans le cinéma d’auteur, notamment sur les films de Thomas Lilti « Hippocrate » et « Première Année » ou « Douches Froides » d’Antony Cordier. Avec le long-métrage « Les Vengeances de Maître Poutifard » et la série « OVNI(s) », il démontre qu’il est aussi à l’aise dans la comédie. Sur le film de Pierre-François Martin-Laval, l’ALEXA Mini LF et les ARRI Signature Prime ont été mises à l’épreuve tandis que pour la série « OVNI(s) », le directeur de la photographie s’est appuyé sur l’ALEXA Mini. Dans cette interview, Nicolas Gaurin nous fait part de son expérience sur ces deux projets.

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Le directeur de la photographie Nicolas Gaurin AFC sur le tournage des « Vengeances de Maître Poutifard » tourné en ALEXA Mini LF et optiques Signature Prime

Commençons par le film « Les Vengeances de Maître Poutifard ». Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez abordé ce projet sur le plan visuel ?

Pierre-François Martin-Laval m’a contacté pour « Les Vengeances de Maître Poutifard » après avoir vu la série « OVNI(s) » qui lui avait beaucoup plu. Pour son nouveau long métrage, il souhaitait une image travaillée qui ne soit pas catégorisée comédie du premier coup d’œil. Ce mélange des genres m’intéressait. Généralement, on ne m’appelle pas pour ce type de film, j’ai dit oui assez rapidement. Nous avons travaillé ensemble sur le scénario et, très vite, le côté conte de l’histoire est apparu. 

Je me suis engouffré dans cette voie qui apportait une grande part de fiction. Cela créait chez moi des envies par rapport à l’image qui dépassait le cap de la comédie. Avec le chef décorateur Franck Schwarz, nous avons souhaité faire du studio pour, justement, décaler le propos. Visuellement, cela amenait une vraie touche de fiction, comme dans le QG de Maître Poutifard que nous avons traité un peu comme une grotte.

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Still du film de Pierre-François Martin-Laval, « Les Vengeances de Maître Poutifard », sur lequel le directeur de la photographie souhaitait une image un peu brillante 

Votre choix d’équipement s’est porté sur l’ALEXA Mini LF et les Signature Prime. Quels facteurs ont influencé cette décision ?

Au départ, je pensais tourner en scope anamorphique, pour amener le film vers encore plus de fiction, dans la veine du cinéma populaire américain. J’ai rapidement compris que cela allait être compliqué avec les effets spéciaux et pour une question d’efficacité sur le plateau. Du coup, j’ai opté pour le 2:35, mais avec des optiques sphériques ARRI Signature Prime sur l’ALEXA Mini LF, que j’utilisais pour la première fois. 

Le grand format de l’ALEXA Mini LF se prêtait aussi très bien au film. J’obtiens plus de présence des comédiens, avec moins de déformation qu’en Super 35 sur les grands-angles.

Nicolas Gaurin AFC

Directeur de la photographie

C’était une bonne décision comme je voulais une image un peu brillante. Le grand format de l’ALEXA Mini LF se prêtait aussi très bien au film. J’obtiens plus de présence des comédiens, avec moins de déformation qu’en Super 35 sur les grands-angles. La caméra apporte aussi plus de flou. Ce qui permet de bien isoler les acteurs de l’arrière-plan. Elle affiche aussi plus de sensibilité, plus de finesse.

Pouvez-vous nous en dire plus sur les Signature Prime ?

J’ai fait pas mal de comparatifs avec d’autres objectifs. J’ai trouvé les Signature plus ronds, sans le côté métallique des Master Prime. Elles ont aussi du contraste, elles sont punchy, tout en apportant de la douceur sur les peaux. Dans ce sens-là, ce sont des optiques modernes, qui ont du caractère, mais sans être trop prononcé. Ce qui est une vraie qualité pour moi. Cela laisse au film les moyens de se développer, sans que les optiques prennent le dessus, mais tout en amenant une touche au niveau de l’image.

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Nicolas Gaurin AFC a aussi choisi les optiques Signature Prime pour leur légèreté

« Les Vengeances de Maître Poutifard » a été l’une de vos premières expériences en comédie. Avez-vous constaté des différences lors du tournage ?

Je cadre tous mes films moi-même en utilisant un exosquelette. Cela me permet d’avoir un rapport direct avec la mise en scène et d’être très à l’écoute des comédiens, tout en gardant une caméra stable. La légèreté des Signature Prime était importante dans ce contexte. Dans le travail avec les acteurs, je n’ai pas trouvé de différence flagrante entre comédies et films d’auteur. Sauf peut-être dans la façon de mettre en place un gag. C’était très intéressant à observer, je ne connaissais pas du tout. Je me suis mis au service de cette comédie-là. 

Sur ce film, je faisais peut-être des plans plus larges que ce que j’avais prévu, de façon à donner une visibilité plus forte au corps des acteurs. Mais c’est aussi une vraie problématique sur les films d’auteur. Même si j’aime les gros plans, je trouve que l’on a tendance à être toujours un peu trop serré sur les visages. Un comédien, ce n’est pas seulement une tête qui parle, c’est aussi un corps. Le travail avec les enfants sur les comédies était un peu différent, par contre. Sur « Les Vengeances de Maître Poutifard », nous avions découpé tout le film auparavant. Ce qui permet d’être rapide sur le plateau et de donner un cadre aux jeunes comédiens. De mon côté, je restais très mobile, très réactif pour m’adapter à leur jeu.

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Nicolas Gaurin AFC sur le tournage de la série « Ovni(s) » tourné en ALEXA Mini 

Y a-t-il des parallèles avec le travail que vous avez effectué sur la série « OVNI(s) » ?

La série « OVNI(s) », dont j’ai fait deux saisons pour Canal+, était une comédie décalée, avec un univers absolument pas réaliste en matière de lumière. À l’époque, j’ai utilisé une ALEXA Mini classique. Nos références étaient plus les années 70. Je voulais que ce soit coloré, chaud, généreux, que l'on éprouve du plaisir à la regarder. L’idée de la série, c’est que la narration avance tout le temps, comme les comédiens. Du coup, la caméra est presque toujours en mouvement. Le réalisateur Antony Cordier voulait vraiment ça. 

Après avoir travaillé sur ces deux projets, allez-vous vous consacrer à la comédie ?

« OVNI(s) » était une belle expérience, tout comme « Les Vengeances de Maître Poutifard », que je suis très content d’avoir fait. Certaines personnes se sont étonnées que j’aille sur le terrain de la comédie, mais c’est justement parce que ça n’a rien à voir avec ce que je fais d’habitude. Je viens du cinéma d’auteur, et je continuerai à en faire, mais je peux aller d’un cinéma à l’autre et cela se passe très bien. Dans tous les cas, je fais mon métier de directeur de la photographie, en étant une force de proposition auprès du metteur en scène. Je ne vois pas mon métier autrement.

Image d’ouverture : Marc Bo