Quel système caméra avez-vous utilisé sur « Never Rarely Sometimes Always » ?
J'ai entièrement tourné le film en Super 16 avec une ARRIFLEX 416 et des optiques ARRI/ZEISS Ultra Prime. J'utilise toujours la 416 quand je tourne en 16. C'est la seule caméra qui a une visée suffisamment claire et un retour moniteur correct pour le réalisateur. Ces optiques me donnent la qualité de point dont j'ai besoin quand je filme. Il y a aussi un aspect pratique, comme je travaille beaucoup à l'étranger, l'ARRIFLEX 416 est disponible presque partout dans le monde. Au niveau des objectifs, j'ai utilisé les ARRI/ZEISS Ultra Prime qui sont très juste en Super 16 : piqués comme il faut - ni trop, ni pas assez - alors qu'en numérique, je les trouve trop durs. Ils sont aussi légers et très performants. Ils forment une bonne combinaison avec le S16.
Comment avez-vous fait pour obtenir si peu de grain à l'image ?
J'ai tourné avec de la pellicule Kodak 7219 - 500 ASA que j'ai fait développer en grain fin dès que je pouvais. En post-production, nous avons aussi dégrainé un peu quand c'était nécessaire. Notamment, dans les scènes qui se passent dans les cliniques. Il ne fallait pas que le grain interfère avec la lumière. Cela aurait brouillé la perception du personnage. Dans « Never Rarely Sometimes Always » le Super 16 apporte quelque chose d'un peu poétique à l'image. Nous ne voulions pas aller vers un rendu trop documentaire. C'est un film de fiction. Le Super 16 donne cet aspect cinéma. Il permet de trouver des instants de bonheur et de magie dans cette histoire un peu âpre : quand elles chantent ; quand elles voyagent dans le bus ; ou bien dans la scène du bowling avec cette lumière bleue pas du tout réaliste. Le Super 16 permet de déréaliser l'histoire.